Les défis de recrutement : focus régional en Centre-Val de Loire

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Recruter et former dans les filières automobile et véhicule industriel en Centre-Val de Loire 

Les transformations profondes que connaît le secteur automobile en France, et en Europe, depuis les années 2000 impactent fortement l’ensemble des sous-traitants de la filière en matière de recrutement et de compétences. CARA travaille ces sujets depuis longtemps aux côtés de ses adhérents et partenaires, pour créer des ponts entre le monde économique et académique, promouvoir les métiers de nos filières et accompagner nos membres dans la recherche de solutions. 

Installé depuis un an en Centre-Val de Loire, CARA a souhaité faire un focus local sur les enjeux des entreprises en matière de recrutement et de formation, dans le but de se saisir au mieux des problématiques que peuvent rencontrer les constructeurs et sous-traitants automobile et VI du territoire.  Quelles solutions s’offrent aux entreprises ? On fait le point.  

Le recrutement : « le nerf de la guerre »

Comme sur l’ensemble du territoire national, l’industrie peine à recruter, et les entreprises du secteur automobile en Centre-Val de Loire ne font pas exception. De nombreuses actions1 sont menées pour rompre avec l’image datée de l’industrie, encore bien présente dans l’imaginaire collectif telle qu’elle a été dépeinte par Zola ou Charlie Chaplin.  Difficile de recruter face à ce manque d’attractivité des métiers, en plus de celui du territoire. Pour y palier, l’enjeu principal est donc d’attirer et préserver le(s) futur(s) salarié(s) au sein de l’entreprise (et plus largement, sur le territoire). Plusieurs outils permettent aux entreprises de se démarquer, relevant principalement de deux actions globales.

Le tourisme industriel : se rassembler pour attirer

Renforcer les liens avec les établissements du secondaire et du supérieur permet aussi d’attirer les futurs professionnels, mais surtout d’informer les prescripteurs à l’orientation des jeunes (enseignants, parents). Mener de telles actions collectivement aura certainement plus d’impact, et témoignera d’une mobilisation forte des entreprises en faveur de l’attractivité de leurs métiers et de leur territoire. 

Innover les pratiques de recrutement

Chercher les candidatures autrement, recruter entre les filières, s’informer sur les passerelles métiers… Innover ses pratiques de recrutement permet d’élargir le spectre des profils recherchés. Plusieurs solutions existent et sont déjà pratiquées par de nombreuses entreprises de la filière automobile et VI, comme par exemple l’Immersion facilitée ou la Méthode de Recrutement par Simulation, mis en place avec le soutien de France Travail2. Selon la qualification recherchée ou le métier, il peut aussi être intéressant de se rapprocher des universités ou écoles qui proposent régulièrement des événements pour aller à la rencontre des étudiants et leur faire découvrir de manière concrète les activités des entreprises (« pitchs métiers », challenges étudiants, etc.)  

Quant au recrutement à travers les filières, des travaux sont menés dans les différentes régions pour identifier les passerelles métier pertinentes. Ces travaux visent à référencer les savoirs et savoir-faire clés et transférables, en particulier pour les métiers fragilisés (en tension ou en obsolescence, par exemple). CARA s’investit dans le sujet à travers le projet RHéaction qui développe un outil permettant de comparer des métiers et ainsi mieux comprendre les passerelles métiers possibles. Cela dans l’objectif de faciliter les recrutements inter-filières, entre autres.

La formation continue : l’écart entre l’offre et la demande

Au-delà des difficultés globales à attirer, l’enjeu pour les entreprises est d’attirer des professionnels qualifiés, attestant parfois de compétences techniques très spécifiques. La transformation des compétences et des métiers des filières mobilités impacte fortement les entreprises du secteur, qui doivent anticiper leurs besoins en compétences dans des délais serrés, et disposant de peu de moyens humains pour ce faire, particulièrement lorsqu’il s’agit de TPE et PME. Le constat est sans appel : l’adaptation de l’offre de formation initiale prend trop de temps, et l’offre de formation continue existante n’est pas adaptée aux besoins concrets des entreprises3. Face à ce constat, les entreprises partagent deux principales pistes de réflexion.

Focus sur la compétence

Les catalogues de formation continue, proposés aux entreprises en région, ne répondent pas à leurs besoins spécifiques : les formations demandent une mobilisation importante des salariés, dans le cadre d’un parcours trop long, pour un retour sur investissement trop faible. Il est bien plus intéressant de former sur un geste précis, une brique de compétence spécifique, car cela permet de lever la question du temps et de l’engagement du salarié. Le développement de ce type de formations serait indispensable pour permettre aux entreprises de répondre rapidement à leurs besoins. Développés en interne, ce type de modules permettent non seulement de faire monter en compétences ses salariés de manière efficace, mais aussi de valoriser les savoir-faire au sein de l’entreprise.

« Voulez-vous former avec moi ? »

Un module de formation développé en interne est d’autant plus intéressant s’il peut être mutualisé.  S’associer sur un même territoire pour partager les ressources instaurerait, selon les entreprises participantes, une dynamique vertueuse. Une mobilisation collective est indispensable pour que le travail de partage et mise en commun se déroule en toute bienveillance et profite autant aux salariés qu’aux employeurs. Une piste de travail intéressante pour favoriser les échanges entre les entreprises des filières automobile et VI. 

Ce focus régional permet de voir que les enjeux des entreprises se font écho à travers les territoires, mais aussi à travers les filières. Les tensions de recrutement et les difficultés à identifier les formations pertinentes sont des sujets que CARA suit avec attention, et pour lesquels des actions sont développées à travers nos projets compétences.  

Plus largement, la filière se mobilise pour répondre à ces enjeux au niveau national. Il devient crucial de travailler la marque employeur dans nos filières, afin que les entreprises parviennent à recruter et à fidéliser. Par exemple, les adhérents de Centre-Val de Loire, font de plus en plus appel à des dispositifs d’accompagnement à la mobilité des salariés sur-mesure, proposant des solutions concrètes aux familles. Enfin, des actions se préparent pour agir sur la marque employeur de la filière automobile et VI (stay tuned !).